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samedi 15 mars
Ouvert de 17h à 22h
Événement
  • Satosphère
    Mission Umbra
    4, 5 et 6 mars : séances à 18h30 et 20h
    à partir du 11 mars : séances à 17h30 et 20h30

    Documentaire en 16/9: 45 minutes
    Court métrage à 360°: 12 minutes

    Film en français sans sous-titres

    *Tarif étudiant sur présentation d'un justificatif
  • Satosphère
    Essais d'architecture immersive
    Séance à 19h
    Durée: 43min

    Programme sans paroles sauf pour un film en anglais non sous-titré (Urban Mindscape)
Manger et boire
Café SAT
Fermé pour les fêtes
Pavillon
Fermé pour les fêtes

Entrevue
avec
Sarah
Mackenzie,
directrice
du
développement
créatif
et
MUTEK
Forum

Le projet Lab des écologies de l’IA est une initiative portée par MUTEK, en partenariat avec la SAT (Partenaire innovation et technologie), Applied AI institute, Milieux institute et Abundant Intelligences, financé par le Conseil des arts du Canada et la Ville de Montréal, dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal conclue entre la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec. Ce laboratoire explorera de nouvelles formes de collaboration interdisciplinaire au sein de la communauté artistique. Son objectif : concevoir et développer des outils d’intelligence artificielle écoresponsables, éthiques et inclusifs, en mettant l’accent sur la créativité, la durabilité et l’ouverture du processus de créatif. À l’approche du début de l’accompagnement des artistes sélectionné·e·s, nous avons rencontré Sarah Mackenzie, directrice du développement créatif chez MUTEK, qui dévoile ici, en avant première, les coulisses de ce nouveau laboratoire collaboratif de recherche-création et recherche et développement.

Veux-tu commencer en te présentant et en expliquant ce que tu fais ?

Oui, absolument. Je suis Sarah Mackenzie, pronom elle/she/her, directrice du développement créatif et de MUTEK Forum. Le MUTEK Forum est une plateforme, un événement professionnel et un espace de recherche-création qui rassemble des artistes, professionnel·le·s des technologies créatives, chercheur·euse·s, commissaires, institutions, etc. L’objectif est vraiment de favoriser des échanges interdisciplinaires autour du rôle des technologies dans nos pratiques artistiques, en tenant compte des dimensions éthiques, écologiques et sociales et d’engager le partage des connaissances et la co-création des pratiques. À MUTEK, notre mission est de soutenir les artistes dans le développement et la diffusion de la créativité numérique. Le Forum est pour nous un moyen d’offrir un moment de rassemblement, une forme de suspension du temps pour se retrouver et discuter de sujets qui nous préoccupent et sur lesquels on doit agir.

Comment perçois-tu ce moment de rassemblement offert par le festival, cette suspension temporaire du rythme habituel, en contraste avec la cadence effrénée du développement technologique dont les soubresauts constants sont visibles quotidiennement dans les médias, à l’instar de l’Intelligence Artificielle (IA), ces dernières années ?

C’est intéressant parce qu’en tant qu’organisme à but non lucratif, on n’est pas directement dans cette course au développement. Ce qui nous intéresse, c’est de [soutenir] directement des artistes et de leur offrir une plateforme pour explorer, développer et diffuser leur créativité numérique dans ce contexte particulier. Donc c’est vraiment dans l’ADN de MUTEK de soutenir et d’aider, mais aussi de donner une plateforme aux artistes pour montrer les innovations au sein du festival. Ça veut dire qu’on veut leur permettre de s’emparer activement des technologies—parfois même les détourner ou les « hacker »—afin de créer des œuvres inédites, surprenantes, voire provocatrices. Avec l’IA particulièrement, nous entretenons un dialogue continu avec des artistes qui oscillent entre enthousiasme et inquiétude face aux impacts potentiels de ces technologies. Ce qui nous intéresse beaucoup comme plateforme de diffusion qu’est un festival, c’est quand les artistes viennent hacker la technologie pour créer quelque chose de nouveau ou quelque chose de surprenant, mais quand même provocateur. Le problème avec l’IA c’est que la plupart des outils sont fermés et pas toujours accessibles aux artistes pour les détourner – sans parler de l’empreinte environnementale de certains des gros modèles d’IA et de leurs infrastructures. On est souvent en conversations avec différents acteur·rice·s académiques, mais aussi du secteur culturel et artistique, qui alertent sur les différents risques et impacts de l’IA. Dans notre nouveau projet de Lab des écologies de l’IA, le but est vraiment de faire coïncider ces discussions avec des réponses issues des artistes directement. L’idée est de donner le pouvoir et la possibilité aux artistes de créer leurs propres outils, favorisant ainsi le développement d’outils collectifs, accessibles et partageables et idéalement disponibles en open source.

Les deux dimensions dont tu parles ici, avec d’une part un discours académique et de l’autre la pratique des artistes sont liées dans votre démarche, c’est ça ? Pourquoi est-ce important selon toi  ?

C’est fondamental parce que nous souhaitons générer un véritable échange de connaissances et une appropriation collective des technologies. Nous voulons offrir aux artistes la possibilité de présenter leurs innovations, de recueillir des retours et de poursuivre le développement de leurs projets grâce à ces échanges avec la communauté. Cela permet une ouverture plus large, un dialogue enrichissant, et le potentiel de continuer à développer ces outils à une plus grande échelle. Il s’agit donc d’une sorte de macro-objectif très large que le projet cherche à atteindre, qui est de toucher à la fois les artistes et leur création, mais aussi, et surtout, de réfléchir et de développer les outils qui vont permettre de pérenniser cette création. 

Comment envisages-tu la généralisation ou l’ouverture de ces outils à plus large échelle ?

Pour en revenir à MUTEK et au MUTEK Forum, qui seront le point culminant de cette itération du Lab des écologies de l’IA, c’est aussi une occasion de fournir un cap, une trajectoire aux artistes et l’opportunité de présenter leurs projets à un public national et international. Donc, d’ouvrir les résultats à d’autres perspectives. C’est précisément ça qu’on cherche à encourager ici à travers une approche ouverte et collaborative. On ne cherche pas à trouver LA solution face aux bouleversements climatiques et aux autres problèmes que l’on connaît actuellement. Personnellement, je ne pense même pas que ce soit une solution. Mais c’est aussi et surtout symbolique, comme une réappropriation de l’imaginaire de l’IA par les artistes à travers l’écologie. Le but est que ces outils soient partagés au-delà de notre initiative initiale, accessibles à d’autres artistes et communautés culturelles, afin qu’ils puissent continuer à évoluer collectivement. 

Tu mentionnais l’idée d’échanger des connaissances à l’échelle internationale, peux-tu nous en dire plus ?

Oui, absolument. Je suis en train d’explorer la possibilité de partager nos expériences avec d’autres programmes internationaux similaires. Par exemple, il y a “Kaleidoscopic Fields”, un programme de résidence artistique en Inde qui combine climat, arts et technologie sur plusieurs sites différents. Ce type d’initiative est très enrichissant car il permet un apprentissage collectif et des échanges – en ligne bien sûr [rire] –  autour d’enjeux climatiques et culturels communs qui sont à la fois localisés et à la fois globalisés. Sans aller aussi loin et en restant au Québec, à travers la collaboration qu’on a avec la SAT par exemple, on prépare des activités de style hackathon qui auront lieu en juin et qui permettront de mettre ensemble artistes, développeur·euse·s et intégrateur·ice·s. Ce genre d’échange est aussi précieux pour lier différentes approches et développer des outils en commun et de manière responsable. 

Pour finir, rappelle-nous où et quand les projets du [Lab des écologies de l’IA] seront-ils présentés au public ?

Les projets seront présentés lors du MUTEK Forum qui se tiendra autour du 20 au 22 août à Montréal. Ce sera une belle opportunité de partager ces outils et innovations avec un public plus large.


Le Lab des écologies de l’IA s’inscrit dans une démarche active d’organismes culturels québécois et canadiens visant à façonner un écosystème technologique et artistique responsable autour des nouvelles technologies comme l’IA. En rassemblant des artistes, des chercheur·euse·s et des professionnel·le·s de divers domaines, ce projet cherche à encourager des pratiques d’intelligence artificielle durables, ouvertes et inclusives.

Tous deux créés à Montréal, MUTEK et la Société des arts technologiques (SAT) sont des incontournables de la créativité numérique. MUTEK est un festival et un organisme internationalement reconnu pour son engagement envers la créativité numérique et la diffusion d’œuvres à la pointe de la technologie. De son côté, la SAT se spécialise dans la recherche, la création, la production et la diffusion en arts numériques. Ensemble, ils offrent un terrain propice à la rencontre et à l’innovation, ouvrant la voie à des collaborations inédites et à de nouvelles formes de création qui dessinent l’avenir des pratiques artistiques.

Si vous souhaitez découvrir les projets du Lab des écologies de l’IA ou participer à la prochaine édition de MUTEK et MUTEK Forum, consultez le site.

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