Dans la foulée des célébrations de son 25e anniversaire en 2022, l’équipe de la Société des arts technologiques (SAT) s’est plongée dans les archives de l’institution, ce qui lui a permis de constater à quel point la conservation des œuvres numériques est à la fois complexe et méconnue. Quelles en sont les bonnes pratiques? La variété des formats, le renouvellement constant des technologies, l’obsolescence des outils ne sont que quelques-uns des défis auxquels il faut s’attarder quand vient le temps d’archiver des œuvres numériques.
Face à ce constat, la SAT a statué qu’il devenait urgent d’amorcer une réflexion pour préserver le patrimoine culturel numérique de la SAT et, par le fait même, ouvrir la conversation plus largement à l’écosystème dans lequel elle évolue. Le premier jalon de cette réflexion prend la forme d’une étude de faisabilité sur la création d’un centre de conservation, de formation et de documentation pour les arts numériques à la SAT, qui a été livrée en mai 2024.
Conseillée par un comité aviseur composé d’archivistes de renom et d’acteur·rice·s important·e·s de l’écosystème culturel québécois, l’équipe chargée de produire cette étude de faisabilité a mené une recherche documentaire approfondie et conduit des entrevues auprès d’expert·e·s de la préservation et la conservation d’œuvres d’art numérique, d’artistes indépendant·e·s, de gestionnaires de centres d’artistes et de producteur·euse·s d’art numérique oeuvrant à Montréal et à l’international.
Cette démarche a permis de valider les besoins du milieu et de confirmer que la SAT a l’expertise et la notoriété nécessaires pour porter un projet de conservation active des œuvres. Cela consiste plus précisément à des manipulations technologiques et de l’émulation visant à combattre l’obsolescence des dispositifs numériques. La formation des acteur·rice·s clé·e·s aux pratiques de documentation et d’archivage est aussi un enjeu important que la SAT pourrait investir.
À l’issue de cette étude, la SAT considère son projet comme le maillon d’une chaîne de services structurants en préservation du patrimoine numérique au Québec. De concert avec d’autres initiatives complémentaires, notamment en matière de catalogage et de découvrabilité, nous aurons un impact considérable sur le rayonnement du savoir-faire, de l’excellence et de l’histoire de la créativité numérique québécoise.
Cette étude a été réalisée grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal dans le cadre de l’Entente de développement culturel de Montréal