Projet soutenu dans le cadre du programme de résidence de recherche et de création SAT
Article rédigé par Christelle Franca en collaboration avec Joseph Lefèvre
Née à la SAT de Montréal et basée à Arles- France depuis 2007, l’ONG Dont border me découle d’une série d’actions construites sur la même motivation : utiliser les arts, en particulier la Musique, comme outil positif de réflexion, de mobilisation solidaire et de décloisonnement des individus et des esprits. .
2006-2007
LA GENESE : Été 2006, 2 Actions en réaction
Après de nombreuses années de collaborations artistiques , la SAT et Christelle Fanca se sont retrouvées autours de 2 initiatives semblables et séparément montées pour venir en aide au peuple Libanais lors des offensives militaires israélienne de l’été 2006 : La SAT accueillit gracieusement un concert dont les bénéfices furent reversés à la Croix Rouge Libanaise et Christelle Franca( alors déménagée en France après 13 ans à Montreal0, organisa un concert à Marseille dont les bénéfices furent reversés à Handicap International pour soutenir leurs opérations de déminage du Sud Liban.
Monique Savoie et Christelle Franca se retrouvent, en décembre 2006 et constatent des résultats et envies semblables : Les deux concerts ont été des succès autant au niveau de l’implication humaine que des résultats financiers; La SAT et Christelle Franca regardent toujours vers le Liban, cette fois avec le souhait de dépasser les actions à sens unique montées dans des situations d’urgence mais de construire des échanges artistiques avec la création contemporaine Libanaise.
La SAT propose à Christelle une travail de recherche pour développer cet échange, sous la forme d’une résidence in situ au printemps 2007. De janvier à Mars, toujours en France, Christelle débute la réflexion à travers différentes rencontres avec des facilitateurs ou de conseillers, tel le consulat général du Liban à Marseille ainsi que divers organismes culturels qui développent des échanges avec le Liban tel DigiArts à Paris, la Chaire d’Arts Numériques de l’Unesco.
LA RESIDENCE À LA SAT : Mars à juin 2007, la résidence commence à la SAT. (*)
La recherche se poursuit via des rencontres avec des organismes ou personnes basées à Montréal et liées avec la création contemporaine Libanaise. En Avril, Christelle rencontre Serge Abiaad, récemment arrivé de Beyrouth et installé à Montréal pour y compléter ses études de Cinéma. Serge connaît bien la création Libanaise pour l’avoir fréquenté et nourrit. Il est intéressé de se joindre au projet d’échange et d’y apporter son expertise, d’autant plus qu’il a lui-même un projet de documentaire sur la scène musicale Libanaise.
La réflexion se centre sur la circulation des idées, des œuvres et des êtres. Les frontières et les visas en étant les pierres angulaires, le projet se nomme Dont border me et sera officiellement lancé par un concert levée de fond à la SAT. Ce concert permettra de partager la réflexion et la mobilisation avec plus d’artistes et de rassembler les bases d’un financement pour des actions de rencontres et d’échange artistiques dans un triangle Québec -Liban–France
De fin avril au 9 juin, Christelle utilise son temps de résidence à organiser le concert :
Solliciter des artistes (musiciens, vidéastes, cuisiniers, scénographes), établir la communication autour de l’événement (conception de l’affiche avec le graphiste Cedric Houin; rédaction du communiqué de presse; rencontre avec les medias, dont la section Bande à Part de Radio Canada , fortement intéressé par le projet qui décide de participer à la première action, cf plus bas) . Christelle aidé d’Hughes Monfroy s’occupe faire le lien entre l’équipe technique de la SAT et les artistes programmés.
(*) Christelle Franca a bénéficié d’une bourse de résidence de la SAT de 2000 dollars qui couvre : ses déplacements liés aux projets (Nice-Paris, Nice-Marseille, Nice-Montreal, ainsi que les perdiemes pour la periode de recherche à la SAT du 15 mars au 9 juin 2007
Le 9 juin 2007, une trentaine d’artistes locaux aux origines, registres et disciplines différentes, se mobilisent bénévolement autour du projet d’échange avec la scène musicale Libanaise ainsi qu’autours de l’éthique de décloisonnement contenu dans l’expression Don’t border me : LE REFUS de se voir enfermé, limité ou étiqueté, ainsi que LE DESIR de déborder des cadres pour aller rencontrer et célébrer les différences. La mixité de l’événement est un succès à la mesure du nom et affirme la pertinence du projet.
De plus, la SAT mettant encore une fois gracieusement ses locaux, matériel et techniciens à disposition, les bénéfices de la soirée se séparent équitablement pour participer au financement des 2 actions d’échange artistique avec le Liban à l’automne 2007 : le documentaire de Serge Abiaad et la première action officielle du projet Dont border me : un échange radiophonique entre Radio Canada et Radio Liban : Esprit de Résistance Festive
Le concert marque la fin de la résidence et le retour de Christelle Franca en France d’où elle pilotera le projet pour ce placer au centre du triangle d’échanges à venir.
2007-2008
L’ONG Dont border me
À l’automne 2007, Christelle Franca et sa collaboratrice Lydie Claitte structurent le projet Don’t border me sous forme d’ONG française, qu’elles basent à Arles. Le but de cette ONG est de se placer sur le territoire Euro-Mediterraneen afin de faciliter de manière autonome les échanges et les relais entre l’Amérique du Nord, l’Europe et la Méditerranée. (pour plus de détails www.dontborderme.net )
Les actions de Dont border me (2007-2009)
ACTION #1 : ESPRIT DE RESISTANCE FESTIVE
L’échange s’intéresse à la promotion et à la diffusion de la musique libanaise actuelle, tout en permettant une information alternative positive, souvent exclue du faisceau médiatique. Il se met en place travers une collaboration triangulaire entre Radio Canada (Bande à Part- Montréal. Canada), Radio Liban (Beyrouth, Liban) et Don’t border me. L’action est diffusée sur le blogue de Bande à Part du 13 au 23 novembre 2007 à travers des émissions radio spéciales, une performance en direct d’un producteur électronique libanais et des « capsules » de sons, de textes et d’images envoyés par des créateurs Libanais contemporains. (blogue.bandeapart.fm/radio_liban/.)
Entre 2007 et 2008, plusieurs voyages de Christelle Franca au Liban ont généré de nouveaux projets d’échanges, particulièrement avec l’organisme Khayal pour l’Art et l‘Éducation basé à Beyrouth :
ACTION #2 : ET SI ON CONSTRUISAIT UNE NOUVELLE PLANETE ENSEMBLE
Dont border me et Khayal organisent une correspondance artistique menée entre une école isolée de haute Provence (France) et une école de la banlieue sud de Beyrouth (presque exclusivement de confession musulmane Chiite). Au final, deux communautés d’enfants qui partagent le besoin et l’envie de communiquer au delà d’un entourage immédiat qu’ils qualifient chacun de « trop fermé ». L’échange se construit durant l’année scolaire 2007-2008 et s’achève en juin 2008 sur un spectacle commun autour du Petit Prince de St Exupery. Grâce à une captation numérique audiovisuelle d’ombres chinoises et de dialogue, les élèves de l’école correspondante ont pu jouer les scènes en dialoguant avec l’ombre et la voix de leur camarade. Le résultat enthousiaste autant les élèves que les directeurs des 2 écoles. L’échange est renouvelé sur l’année scolaire 2008- 2009.
ACTION #3 : THEATRE DES OPERATIONS ET SOLO DE VOIX HUMAINE
Performance son et vidéo de Christelle Franca et du vidéaste et metteur en scène Libanais Nehme Nehme, jouée pour la première fois au festival « Son de Plateaux » du GRIM, à Marseille en mars 2008. Une pièce bâtie sur une situation vécue par les deux artistes lors de journées d’attentats au Liban, pour interroger et mettre en scène cette expression de « théâtre des opérations » au travers de la vidéo, du son et surtout de la voix humaine- territoire commun de la communication- Deux perceptions de ce « Théâtre » : l’une par un résident, l’autre par une visiteuse. Une pièce sur la distance et sur la vie qui passe, hors du champ médiatique…
Le DONT BORDER ME ORCHESTRA
un réseau en partenariat avec la SAT
Les réussites des actions précédentes ont motivé Dont border me à ouvrir le triangle d’action jusqu’à lors Canada-France-Liban vers d’autres territoires et cultures.
Du 28 au 31 janvier, à l’Espace Van Gogh d’Arles, lors d’une résidence de réflexion et de création, Dont Border me invite des artistes et des représentants de 6 organismes culturels qui développent des projets aux missions et objectifs de décloisonnement similaires(*). Les organismes se rencontrent pour définir les enjeux d’un réseau d’actions artistiques et pédagogiques, LE DONT BORDER ME ORCHESTRA, à travers un premier projet commun sur le thème de « la résistance festive ».
La SAT (à travers la présence de l’artiste sonore DAVID DRURY déjà en lien avec la SAT, entre autres lors de la résidence de création théâtrale acousmatique la Voix Humaine en mai 2004, avec Christelle Franca) et Khayal sont rejoints par le programme Love Difference de la fondazione Pistoleletto (Biella, Italie), L’International Munich Art Lab (IMAL, Munich, Allemagne,) Gudran For Arts and Education, (Alexandrie Égypte) et le Centre St James Cavalier pour la Créativité (Valetta, Malte).
La résidence s’achève sur une charte et un agenda commun pour l’année 2009 construit sur des visites sur les lieux de travails des partenaires pour y organiser divers événements (concerts, ateliers, séminaires).
Ces visites permettront au réseau de se solidifier autour d’une meilleure connaissance mutuelle des outils, enjeux et objectifs de chacun, tout en tissant les prémices du vaste projet commun de l’Orchestre : Construire ensemble un « kit anti-crise » fait des solutions d’espoir, de joie, de fête… de chacun , rendues sous forme artistiques. Chacun répondra à sa façon, avec son / ses medias artistiques à la question « qu’est ce qui vous fait du bien quand ça ne va pas »
Ce kit est pensé comme extensible et mobile. Il aura une version Internet et une autre sur les routes, accessible à tous pour l’ouvrir, l’utiliser et le remplir.
(* cette résidence a pu être réalisée grâce à un co-financement de chaque organismes partenaire, soit 30% du coût de transport, ainsi que grâce au soutien du Ministère de la Jeunesse et des Sports et du Service Culturel de la Ville d’Arles)