Vernissage :: vendredi le 28 mars 2008 dès 17 h
La SAT[Galerie] présente EFFLEUREMENTS, une exposition de la commissaire Nicole Gingras, réunissant les œuvres de deux artistes fascinées par la lumière, le mouvement et le son. Diane Morin transforme son matériau de prédilection, la lumière, pour créer de singuliers théâtres d’ombres, baignés de sons pénétrants. Nelly-Eve Rajotte, tout aussi sensible au pouvoir de la lumière qu’à celui du son, suggère par ses œuvres vidéographiques des expériences déstabilisantes qui peuvent entraîner chez certains observateurs une perte de repères spatiotemporels.
Au rez-de-chaussée de la galerie
Nelly-Eve Rajotte inscrit le visiteur dans un univers d’impressions visuelles et sonores, en perpétuelles métamorphoses. En ralentissant le mouvement des images, en superposant plusieurs couches d’images animées de glissements subtils, l’artiste suggère un état d’apesanteur ou une sensation de vertige. Les deux œuvres exposées ici en font la preuve. La vidéo Ylö (2008) tente de suspendre le temps pour évoquer une sensation d’élévation. La vidéaste signe une fois de plus la conception d’une bande sonore hautement dramatique contribuant à suggérer une sensation perceptible, mais indescriptible, de flottement ou d’entre-deux, déclenchée par le montage image. Avec SI IS (2008), installation composée de deux écrans de projection et d’une bande sonore diffusée en quadraphonie, Nelly-Eve Rajotte poursuit son exploration de ce qui m’apparaît des espaces sans nom. La vidéo lui permettant de cerner des espaces sensibles et intimes, l’artiste s’est tournée vers une station de service désertée, non-lieu doté toutefois de qualités oniriques indéniables. Ses images projetées sur deux écrans révèlent au visiteur deux espaces se réfléchissant l’un dans l’autre. Réflexions, ombres, transparences, superpositions de couches d’images contribuent à alimenter notre perception d’un lieu ambigu et en mouvance. À la recherche de correspondances entre l’image numérique et le son, l’artiste s’intéresse aux mouvements de la lumière sur des éléments architecturaux, sur des lieux anonymes qu’elle s’approprie et transforme en compositions abstraites.
Au sous-sol de la galerie
Diane Morin poursuit son exploration d’objets animés de sa conception (utilisant des fragments de machines à écrire, à calculer et à tricoter, d’imprimantes, de tourne-disques, de jouets et d’instruments de musique ainsi que des objets trouvés, des circuits de contrôle électroniques et des diodes électroluminescentes). Elle s’intéresse aux ombres projetées par des objets en mouvement qu’elle conçoit, aux traces qu’ils laissent à la suite de leurs lents déplacements. Soucieuse de donner ou de redonner un mouvement à des éléments inanimés, intéressée par le glissement de la lumière sur les objets qu’elle choisit, Diane Morin approfondit son investigation de la lumière comme agent révélateur : ombre, trace, empreinte, image, forme, mouvement. Elle propose Capteurs d’ombres (2006-2008), installation visuelle et sonore composée de plusieurs unités fixées au mur de la galerie, chacune offrant des formes en mouvement, autant de chorégraphies d’objets insolites et de jeux d’ombres. Plongée dans l’obscurité, la pièce s’anime, éclairée par des apparitions subtiles et discrètes de lumière (clignotements, scintillements et pulsations) sur les sculptures cinétiques sonores. Le son contribue à inscrire le visiteur dans un lieu où le temps semble suspendu.
Nicole Gingras
Commissaire de l’exposition
Biographie des artistes
Originaire de la région de Kamouraska, Diane Morin vit et travaille à Montréal. Depuis 1998, elle réalise des installations, liant sa pratique à l’art cinétique et aux nouveaux médias. Elle a obtenu une maîtrise en beaux-arts (médias libres) de l’Université Concordia en 2003. Elle expose présentement à VU (Québec). En 2006, elle a participé à Méandres (commissaire : Nicole Gingras) à DAÏMÕN et AXENÉO7 (Gatineau) et à la Biennale nationale de sculpture contemporaine de Trois-Rivières. Parmi ses expositions personnelles, signalons son passage à Optica (Montréal) et à Mercer Union (Toronto) en 2007, au centre d’exposition Circa (Montréal) en 2005 et à La chambre blanche (Québec) en 2001.
Nelly-Eve Rajotte vit et travaille à Montréal. Elle est membre de Perte de Signal depuis 2003. Elle a obtenu une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM en 2006. Son travail est orienté vers la vidéo numérique monobande, l’installation et la création sonore. Ses œuvres vidéographiques ont été diffusées dans plusieurs festivals au Canada, aux États-Unis, en Amérique du Sud ainsi qu’en Europe. À Montréal, ses installations ont été exposées à la Parisian Laundry, à la Fonderie Darling, à la galerie Occurrence, à la galerie Clark et à la SAT, dans le cadre d’Ectoplasmes 5 x 2 (commissaires : Nicole Gingras et Eric Mattson ; production : MINUTE).
Nicole Gingras vit à Montréal. Commissaire indépendante, chercheure et auteure, elle s’intéresse à l’image et au son. En 2007, elle publiait Puisqu’à toute fin correspond – Entretiens, ouvrage consacré à l’artiste montréalais Raymond Gervais.
Vernissage :: vendredi le 28 mars 2008 dès 17 h
Du 28 mars au 26 avril 2008
1201 boulevard Saint-Laurent
Heures d’ouverture :
Mercredi au vendredi : 12 h à 20 h
Samedi et dimanche : 12 h à 18 h