Depuis la salle Norman-McLaren de la Cinémathèque québécoise,Immersion, soleil couchant nous transporte sur des plages d’Amérique, d’Europe et d’Asie en nous laissant libres d’y circuler, de s’attarder, de rêver. D’une certaine manière, cette tentative de Luc Courchesne de rendre l’expérience d’immersion est analogue à celle de Monet, et de ses collègues « impressionnistes » vers la fin du 19e siècle, de rénover l’expérience artistique en peignant la lumière « telle qu’elle est ». Le tableau Impression, soleil levant de Monet (1872) traduit l’éclatante lumière filtrant au travers des brumes matinales et de la pollution au port du Havre en France ; l’installation Immersion, soleil couchant de Courchesne invite à se « mettre les pieds à l’eau ». Entre les deux explorations artistiques séparées de 138 ans, le spectateur est devenu visiteur et acteur : en franchissant le cadre du tableau, il est entré dans le domaine de l’expérience et a mis le pied dans un nouveau pli du réel qui, sans doute, ne cessera de prendre de l’ampleur, de s’enrichir et d’engager nos sens et nos actions.
Luc Courchesne participe à l’émergence des arts médiatiques il y a 30 ans alors que, vidéaste inspiré par une génération de cinéastes expérimentaux tels Michael Snow et Hollis Frampton, il adopte les technologies informatiques. Ses travaux portent d’abord sur le portrait interactif, une grande tradition artistique qui cherche sa nouvelle expression. Plus récemment c’est sur le paysage, un autre genre important, que porte son attention. Inventeur du dispositif qui permet l’immersion visuelle, il contribue par ses installations et ses images « panoscopiques » à donner forme à ce qu’il qualifie de nouveaux terrains d’apparition.
Immersion, soleil couchant a été conçue pour le Panoscope 360°, un dispositif immersif comprenant un écran hémisphérique au creux duquel se tiens l’observateur et un projecteur grand angle placé au-dessus de ce dernier. Un panorama anamorphique est projeté sur la surface intérieure de l’écran, faisant apparaître, depuis le centre du dispositif, une représentation cohérente du paysage se déployant sur 360°. L’anamorphose projetée est obtenue soit par la déformation en temps réel de vues générées à partir d’un modèle 3-D classique, ou soit par l’utilisation d’une caméra dotée d’un miroir catadioptrique. Le Panoscope 360° permet de simplifier considérablement la création et la présentation d’expériences immersives et interactives et pourrait favoriser l’émergence de nouvelles formes artistiques et expérientielles.
Immersion, soleil couchant est une présentation d’Elektra et de la Cinémathèque québécoise en collaboration avec la Société des arts technologiques et l’Université de Montréal.
Pour plus d’informations, visitez www.panoscope360.com ou la page de la Cinémathèque québécoise.
Du 6 mai au 27 juin 2010
Cinémathèque québécoise, salle Norman-McLaren
335, Boulevard de Maisonneuve Est