par : Julie Anne : Jean-Christophe Yacono : Philippe Hughes
Résidence de recherche et de création
Du 23 juin au 29 juin 2008 et du 6 au 20 juillet 2008
Chorégraphie : Julie Anne
Interprétation : Julie Anne, France Bélanger et Martin Choquette
Art médiatique et scénographie : Jean-Christophe Yacono (yako)
Musique, interactivité et dispositif : Philippe Hughes
Photographie : Mathieu Lévesque
Conception d’éclairage : Karine Gauthier
Direction artistique: Valérie-Jeanne Mathieu
Vidéaste “live” : Varial
Producteur : Hugues Monfroy
Présentation publique le samedi 19 juillet à 17h00
Le projet Wonderland est un projet d’installation chorégraphique qui se situe entre le réel et le virtuel. L’installation comprend une partie photo, vidéo, interactive et chorégraphique. Wonderland explore les liens qui unissent les arts de la scène, les arts visuels et les arts numériques et tente de faire disparaître leurs frontières.
L’humanité et le corps occupent une place essentielle dans la démarche artistique de ce projet de création où la chair se veut traversée par le numérique.
Introduction La fusion des arts et des technologies implique une ligne conductrice. Julie-Anne a choisi celle de la littérature et plus précisément les romans Alice aux pays des Merveilles et De l’autre côté du miroir de Lewis Carroll. En effet, le projet questionne la narrativité, tant au niveau visuel qu’au niveau chorégraphique. Wonderland explore les possibilités narratives d’une histoire non linéaire, répétitive et sans fin. Elle raconte une histoire, mais en fait éclater ses récits. Julie-Anne cherche à construire des narrations qui, loin de correspondre aux standards de l’industrie du cinéma, font glisser dans des histoires insolites, entre l’imaginaire et l’onirique. Les différentes données visuelles et sonores issues des captations « live » sont comme un casse-tête aux multiples pièces d’où découlent différentes possibilités de lecture. Avec ces jeux de déconstruction narrative, elle invente un langage d’où émergent des images qui rappellent les contes et qui supportent la thématique du projet Wonderland. La recherche chorégraphique est fondée sur le renouvellement des approches de la danse contemporaine avec l’aide des nouveaux médias. C’est tout d’abord Alice, comme archétype féminin, qui se situe dans un entre-monde, entre le rêve et la réalité. Le personnage est dans ce lieu qui se transforme au fil de l’histoire et qui est représenté par les différentes images projetées. Les lieux situent le spectateur dans l’univers d’Alice, comme une mise en abyme de la vie dansée du personnage. L’image scénique crée l’espace et suggère l’ambiance. |
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Interactivité et danse
Wonderland se porte aussi sur la combinaison de performances visuelles et musicales intégrant le public, où la danse et l’espace sont générateurs de contenu et d’interactivité. La matière ainsi recueillie est transmise sous forme de data réutilisée à l’intérieur d’un séquenceur et d’un synthétiseur afin d’altérer le signal, avant de le retransmettre dans la salle sur un écran et un système de son. Le mouvement est donc la matière première, le contenu, l’esthétique, l’effet et le rythme. L’«inter-acteur» se retrouve ainsi au centre, autour et dans le processus créatif. Le lieu est l’élément de captation en même temps que de diffusion. Le groupe s’oriente sur la réactivité d’un dispositif, en faisant réagir chaque composante en boucle avec la suivante. Le processus se déroule donc entièrement en temps réel et de façon non préméditée. Le partage des déclencheurs crée donc une émulation constante des différents modes, interactifs, visuels et sonores, ce qui provoque une réaction en chaîne, un feedback entre le mouvement, l’image, le son, l’espace et la technologie.
Ils visent à créer un dispositif réagissant en circuit fermé, mais ayant la particularité d’intégrer l’humain dans ce principe de réflexivité. En effet, par une mise en scène basée sur le principe du miroir, le spectateur est mis en face de son propre reflet, un reflet altéré. Ceci a comme effet de mettre le spectateur en relation avec lui-même, de le mettre « en abyme ». Le public, et donc le dialogue, en opposition au monologue, est replacé au centre des performances visuelles. Les créateurs de ce projet cherchent à inverser la relation image/son qui limite le visuel à l’esthétique et à l’habillage et à permettre l’échange du flux numérique. La place du spectateur et de son interaction « live » sur l’œuvre est ainsi questionnée. Enfin, ils souhaitent briser la distance entre l’acte d’assister à l’œuvre et le récit de l’œuvre en intégrant la temporalité et la spatialité de trois mondes: le monde du récit, le monde de la création et le monde de la perception.
Remerciement : Studio Mange Mes Pieds – Carrefour Emploi Jeunesse – Jeune Volontaire