Images parfaites, marchandisage du corps féminin et mercantilisme de l’activité humaine. L’Écurie est autant une œuvre chorégraphique qu’un essai littéraire sur l’identité féminine avec la participation écrite et scénique de l’auteure Nelly Arcan.
20h00
Prix : Régulier : 25 $
Réduit : 18 $
Entrevue avec la chorégraphe + Nelly Arcan
L’écurie :: Cie Manon fait de la danse
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Direction artistique et chorégraphie: Manon Oligny
en collaboration avec:
Danseurs: Sophie Corriveau, Anne Le Beau, Karina Iraola
en collaboration avec:
Auteure: Nelly Arcan
Répétitrice: Christine Charles
Scénographie et lumières: Yannick Mac Donald
Traitement des images en temps réel: Simon Laroche
Vidéo : Simon Laroche
Musique: Gilles Brisebois
administration: Manon Laflamme
Info :: www.manonfaitdeladanse.com :: www.sat.qc.ca
La Chorégraphe :: Manon Oligny
Depuis 1992, la chorégraphe Manon Oligny poursuit un parcours artistique en exposant impudiquement des corps d’homme et de femme qu’elle guide sciemment vers un dévoilement de leur intimité. À travers un propos émouvant et parfois sarcastique, elle met en scène le dérèglement et le chaos de l’âme. Sa gestuelle est excessive, âpre et charnelle. Sa démarche créatrice ne cesse de poser un regard critique sur son médium, la danse, et de questionner les codes qui y sont associés. Elle a établi depuis près de trois ans plusieurs collaborations artistiques avec des gens provenant de milieu divers : cinéma, vidéo, littérature et photographie, ici et à l’étranger. Elle ne s’intéresse pas aux concepts, mais à la dramatisation des idées. L’intensité et l’incarnation des gestes doivent d’abord émerger, car les états du corps sont rarement stables, tout n’est que glissement, changement, fuite…
Elle collabore en tant que chorégraphe-invitée auprès de plusieurs metteurs en scène : Wajdi Mouawad, Claude Poissant, Jean Salvy, Pierre Bernard, Serge Denoncourt et Denis Bernard. En juin 2001, Manon Oligny a été invitée à participer à une résidence chorégraphique à Tunis en Tunisie dans le cadre de Danse à Lille. En 2002, elle fut lauréate du programme MAP dans le cadre des Pépinières européennes, au centre d’art contemporain Lugar Comum de Lisbonne.
Introduction
La compagnie Manon fait de la danse a vu le jour en avril 1999 afin de soutenir les recherches et activités artistiques de la chorégraphe Manon Oligny.
D’un projet à l’autre, les opportunités de résidences, de présentations, de diffusions et de collaborations s’élargissent et par le fait même le mandat artistique se « transdisciplinarise’ ».
Sa danse imprégnée par le cinéma, la photographie et la littérature est non-conformiste. Elle transgresse son médium pour nourrir son propos à la fois confrontant et incisif.
Ce projet d’installation chorégraphique qu’elle propose du 16 avril au 26 avril 2008, est en lien direct avec les principaux questionnements de la chorégraphe à la fois sur la forme et le fond (sujet).
Celle ci à abordé depuis plusieurs années le sujet de la féminité sous un angle critique et social d’une sublimation et désublimation du corps objet (La Fiction du désir, 24 X CAPRICES, Pouliches, d’après l’œuvre de Cindy Sherman)
Sa recherche sur le sujet de la féminité s’est souvent articulé sous un angle du corps poussé dans ses excès dans une notion de performance très proche de celle du sport (46’’00’’05, LA boucherie, L’ÉDUCATION PHYSIQUE et L’ÉCURIE).
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L’écurie en résidence*
La réflexion et la recherche de Manon Oligny entourant ce nouveau projet d’installation s’articulent sous différents axes, notamment la question de la circulation d’un public dans un espace circonscrit par un cyclorama – espace circulaire en 360 – où le spectateur devient actif et libre de se promener ou il veut. Par la construction chorégraphique on tentera de le guider vers des lectures précises de certaines partitions. Ces partitions étant construites et orchestrées en lien avec la vidéo en direct et des textes qui nourrissent ou questionnent l’action qui se passe ( sous le principe des courses de chevaux, hippodrome).
Il y a cette envie à la fois d’un projet « spectacle » qui déconstruit l’idée d’une salle à l’italienne qui s’inscrit dans une durée précise et de combiner deux formes de représentation, celle d’une installation et celle d’un spectacle.
Le travail avec les collaborateurs est très précieux, car l’orchestration de plusieurs éléments dont la danse, la vidéo, les textes, la musique doivent s’intégrer dans un même propos qui doit rester sensible et humain malgré toute la dimension technologique, l’une des principale préoccupations de la chorégraphe.
L’artiste chorégraphe réfléchit sur cette phrase de Roland Barthes « Quand le spectacle est partout, le spectateur est nulle part ».
Cette résidence technique, a permis à Manon Oligny de valider certains concepts et d’ajuster sa mise en scène en relation avec les danseurs, le travail vidéo de Simon Laroche et les interventions de l’écrivaine Nelly Arcan. Cette rencontre a permis à la chorégraphe de vérifier et de concrétiser ses intuitions dans un climat de recherche, prenant l’apparence d’un véritable banc d’essai de son nouveau spectacle. Le contexte ouvert de l’espace SAT, l’accès à ses ressources technologiques et les échanges avec ses techniciens et son directeur des résidences ont favorisé et nourrit sa réflexion pour aboutir à une première version de son spectacle multimedia « L’écurie ».
C’est ce climat dont Manon Oligny avait besoin pour à la fois confronter ses idées à la réalité d’un lieu technologique et affirmer sa vision personnelle de la danse.
Analyse et traitement video
par Simon Laroche
Ayant été mandaté par Manon Oligny pour évoquer, sans toutefois représenter, un certain aspect de compétition hippique, Simon Laroche apporte sa contribution au spectacle par une approche vidéo relativement minimaliste, voire subtile par moment.
Préoccupé par une hybridation harmonieuse entre la vidéo et la danse, Simon tente d’insérer la vidéo dans l’espace et dans l’action; d’abord par des projections au sol, sur les danseuses, dans leur espace, puis sur le cyclorama (écran de type immersif à 360 degrés), autour; plutôt que d’alterner entre “moments” vidéo et “moments” danse, le contenu visuel proposé a pour but de commenter, d’ajouter ou de compléter les mouvements des danseuses.
Un travail d’analyse vidéo a été entamé lors de la résidence de la compagnie Manon fait de la danse à la SAT et s’est précisé en répétitions, afin de proposer du contenu vidéo en temps réel liant les divers points de vues possibles dans cette installation chorégraphique.
D’autre part, la vidéo sert aussi de support pour les interventions de l’écrivaine Nelly Arcand. Le contexte technologique de la SAT permet ainsi une certaine souplesse dans la création par la disponibilité des ressources et des techniciens de salle; une partie du spectacle a ainsi pu se construire et être mis à l’épreuve dans le cadre de la résidence.
Aspects techniques
Le système de projection vidéo est programmé en utilisant Max/MSP/Jitter.
L’analyse vidéo est faite avec une caméra de surveillance et des micros contact.
Ce projet comporte un aspect technologique assez lourd mais il ne constitue pas l’objet ni le thème de la chorégraphie, autrement dit, contrairement à une certaine tendance dans le domaine de la danse / théâtre multimédia, la technologie se veut davantage transparente et au service d’un propos chorégraphique (bien que les deux coévoluent sur certains tableaux et que la salle soit inondée d’images vidéos (cyclo)).