Résidence en collaboration avec le LABO de Toronto
Coordination par Julie Tremble et Joseph Lefèvre.
Conception visuelle: Ryan Stec en collaboration avec Véronique Couillard
Conception sonore: Jan Pienkowski
Coordination par Julie Tremble du LABO et Joseph Lefèvre de la SAT
Traduction libre de l’anglais par Joseph Lefèvre
Conception visuelle: Ryan Stec en collaboration avec Véronique Couillard
Conception sonore: Jan Pienkowski
*Présenté du 4 octobre au 12 octobre 2008 *
Baignade est une installation audio-visuelle utilisant la projection multi-écrans et le son quadraphonique. Ce travail modulaire à l’esthétique nostalgique met l’accent sur les sons et les images des jours d’été. Les éclats d’eau aveuglants, les vagues et les petits insectes aquatiques créent un paysage numérique immersif qui repousse les frissons automnaux.
Le son, créé à partir d’Ableton et les image composées dans modul8 sont reliés par des contrôleurs MIDI pour créer une série d’éléments audio-visuels. Chaque élément suit une série de règles de programmation pour créer une composition en évolution/fluctuation. Cinq principaux chapitres se combinent et se recombinent, s’éloignant et revenant à un centre aquatique, pour créer une pièce légèrement différente toutes les 20 minutes.
Baignade a été crée dans le cadre du projet Méta_labo. Un projet de résidence et de formation mis sur pied par Le LABO en collaboration avec la Société des Arts Technologiques (SAT).
Ryan Stec est un artiste et un commissaire originaire de Winnipeg qui travaille à Ottawa et s’intéresse aux formes documentaires et expérimentales. Au cours des 6 dernières années, Stec a expérimenté la vidéo live, créant des mixtes, performances et un design visuel pour une grande variété d’événements et a laissé sa marque dans les désormais légendaires soirées JIZZ! à la Galerie SAW à Ottawa, le festival Inside Out de Toronto, New Forms Festival à Vancouver et plus récemment avec les plus brillants producteurs et DJ électroniques d’Ottawa – Jokers of the Scene
Son travail fut présenté à Struts Gallery, Le Festival international de cinéma francophone en Acadie et dans un grand nombre de centres d’artistes canadiens. En tant que commissaire, Stec a produit 5 éditions du programme de commission Remix (2002-2006) basé à Ottawa et présenté par SAW Video, the Available Light Screening Collective, Platform Gallery à Vaasa, Finlande, et Art Star, La biennale de vidéo d’art de la Galerie SAW Gallery. Stec est présentement le directeur artistique d’Artengine.
Jan Pienkowski est un compositeur, musicien, designer sonore, DJ, physicien, et fondateur de Ono Records; il écrit et performe avec un son qui reflète ses expériences variées. Ses projets en théâtre (DIALOG) et en danse A.R.M. avec le chorégraphe Nikolas Dixon, l’ont aidé à développer un savoir-faire pour la mise en scène et les rythmes subtils. Jan collabore avec des solistes, des artistes visuels, des peintres et des danseurs. Il aide à produire les soirées [MixSessions] et participe à la Fabrique Numérique de la SAT.
Le LABO et la SAT remercient les institutions et commanditaires suivants pour leur généreux support: Conseil des arts du Canada et le Conseil des arts du Québec, Conseil des arts de l’Ontario, Toronto Arts Council, La Fondation Trillium de l’Ontario, Le Secrétariat aux affaires intergouvernementales du Canada du Gouvernement du Québec, Super8 Downtown Toronto.
La « Baignade » est une installation audiovisuelle comprenant une projection multi-écran et une trame sonore originale son quadriphonique. Ce travail modulaire, présenté avec une esthétique nostalgique, met l’accent sur les sons et les images de l’été, la vie. Des étendues d’eaux scintillantes, des vagues et des méandres et même des vols de mouches participent à créer un paysage numérique immersif qui s’inscrit en contraste avec l’automne plus froid.
L’installation est réalisée avec Ableton (audio) et Modul8 (vidéo) qui sont reliés par des contrôleurs MIDI pour offrir une série variée de contenus audiovisuels. Chacun des éléments suit une série de règles de programmation permettant une évolution ou une fluctuation de la composition générale. Essentiellement, cinq chapitres différents se combinent et se recombinent, se déplaçant à partir du thème central de l’eau et de ses ondulations, afin de créer un assemblage différent toutes les 20 minutes.
« Baignade » a été créé pour le projet Meta_labo, une résidence incluant un atelier de formation proposé par Le Labo Arts à toronto et réalisé en collaboration avec la Société des arts technologiques (SAT).
Jan et moi n’avions jamais travaillé ensemble auparavant, et nous n’étions pas au courant de nos travaux réciproques, de sorte que notre collaboration a commencé à partir de zéro. Avec peu de temps pour produire à la fois un concept et une installation nous sommes partis de nos démarches respectives et de nos pratiques. Je venais juste de réaliser des séquences video pour des explorations que j’avais prévu de faire plus tard cette année. Le matériel recueilli consistait en des photos, des enregistrements audio et vidéo centrés autour de chaudes après-midi d’été dans et autour des lacs de l’Est et du Nord de l’Ontario. Comme Jan possédait également une série d’enregistrements audio qu’il avait fait plusieurs années auparavant nous avons discuté de l’idée d’utiliser ce matériel comme thème central à explorer. Profitant d’une collaboration qui s’étendrait sur le changement rapide de saison au Canada nous avons pensé que la présentation finale en automne serait adéquate pour créer de riches contrastes avec la lumière éblouissante de l’été présente dans le matériel utilisé.
Notre méthode de collaboration a été déterminée par la géographie et le temps. Beaucoup a été fait par courriel et dans la solitude en préparation d’une période de travail plus intense dans l’espace de la galerie. Bien que cela ait été complétement involontaire notre méthode de travail en commun s’est révélée identique à celle de nombreux autres projets sur lesquels j’ai travaillé. Chacun de nous possédions une pratique très fermement établie dans le domaine des performances en direct. Ce mode de production comprenant des explorations intuitives a autant valu qu’une planification précise. Malgré le souhait de disposer de plus de temps pour s’asseoir et composer ensemble, notre historique personnel en performance, associé à la préparation et aux répétitions, nous a permis de faire en sorte que les courts délais ont été assez productifs.
Nos objectifs artistiques spécifiques en ce qui concerne l’installation se sont centrés sur l’utilisation de nos outils de performance pour réaliser ce projet en connectant ces outils pour créer une interaction riche entre l’audio et la vidéo. Certaines parties du projet se sont révélées réussies, tels que la connexion effective entre les logiciels, tandis que d’autres, n’ont été que partiellement réussi, tels que la qualité du système de génération des séquences.
En constatant les limites de l’espace physique nous avons rapidement déterminé qu’une projection multiple sur une surface unie serait la plus esthétiquement intéressante et réalisable. Les objectifs étaient de créer une œuvre qui tienne du cinéma, mais soit aussi suffisamment modulaire et atmosphèrique pour créer un sentiment d’immersion. Cela en dépit de nos efforts pour programmer plusieurs chapitres jouant sur l’interchangeabilité afin de créer une sorte de langueur narrative en boucle reflètant la récursivité naturelle d’une parfaite journée d’été. Certains problèmes de programmation nous ont empêchés de créer des éléments de programmation qui pourraient être générés pendant notre absence physique au cours des semaines suivantes et nous avons opté pour la création d’un récit répétitif de quatre chapitres distincts.
Une grande partie de la composition a été assemblée dans les deux derniers jours une fois que le système a été installé et que les derniers détails techniques aient été traités. Les deux principaux éléments de la composition reflètent les différentes approches de ce processus de création. Le premier représente une série d’évènements contrôlés en MIDI par Ableton. Presque tous les éléments audio ont été liés à divers paramètres dans Modul8 pour créer une composition qui ne soit jamais deux fois la même. La non-répétitivité des éléments ont pu être produits en raison de la nature même des boucles vidéo et par divers paramètres aléatoires exécutés dans Modu8.
La deuxième partie du travail a été composée dans un style plus libre proche de la performance. Certaines pistes audio ont été exécutées en lecture et Modul8 a permis d’enregistrer en direct les interactions afin de créer un rendu visuel de la piste audio. Le dernier enregistrement de Modul8 des mouvements générés en MIDI ont été déclenchés et arrêtés par Ableton au moment opportun.
Ryan a utilisé le logiciel de mixage Modul8 et Jan le logiciel de son Ableton. Ryan a aussi utilisé un contrôleur MIDI à l’aide de Codanova VMX VJ ainsi qu’un HV 20 pour capturer des images et une interface M-Audio MicroTrack Digital Recorded Behringer avec plusieurs micros. Il a aussi utilisé un micro Sony PC101 avec un boitier amphibie. Tous les équipements de production ont été loués aux centres Artengine et SAW Video à Ottawa. Pour la post-production, on a utilisé Photoshop CS3 et Final Cut Pro HD pour la production d’échantillons vidéo pour Modul8. En outre, l’interface Matrox TripleHead2Go a été nécessaire pour la projection multi-écrans. La majeure partie du matériel provenait du Labo Arts tandis que trois des projecteurs provenaient de Artengine et de la SAT.
En termes de collaboration, il n’y a rien qui peut vraiment remplacer le travail en commun dans le même espace physique. Nous avons échangé de la vidéo et de l’audio en utilisant l’application Vimeo pour l’envoi de fichiers bruts aller et retour. Beaucoup de temps est toujours passé pour résoudre les problèmes d’installation technique, les périodes de travail plus concentrées sont plus efficaces que les échanges par courriel. Toutefois, la réflexion à distance est une partie importante du processus et si nous avions concentré tout notre temps disponibles dans un seul tronçon il n’est pas certain que le travail aurait été beaucoup plus productif.
En terme d’élément public je ne suis pas sûr qu’un atelier soit la meilleure approche pour accommoder un tel projet. Un atelier est un projet en soi et une installation est un autre projet. Cela nécessite deux différents types de présentation et de temps. Je pense que l’atelier accompagnant l’intallation a été réussi en permettant à quelques membres un contact plus intime avec le travail de notre création, mais il aurait peut-être été plus efficace d’avoir une performance ou deux semaines à nous pour compléter le travail et faire quelquechose de plus achevé. Cela dit on comprend parfaitement les raisons et la planification de ce projet et nous l’avons trouvé tout de même très réussi.
Le spectacle qui s’est passé à la Nuit Blanche a été bien accueilli par le public pouvant s’intégrer dans le petit espace du Labo. L’opportunité de performer sur un système installé avec beaucoup de soin a été une expérience très agréable et cela a été tout un défi de mixer les images SD a une résolution de 2400×600 pixels pour la projection.
En général, la réaction publique a été très positive. Jan et moi avons pu démontré les logiciels de contrôle et divers aspects de l’installation montrant comment les couleurs ou les sons peuvent être modifiés en temps réel. Nous avons même laissé les gens changer certains de ces paramètres eux-mêmes. Ce niveau d’interaction public a démontré le projet à un niveau supérieur et de nombreux membres de l’auditoire ont pu constater un travail plus vivant et distinct que ce qu’ils sont généralement habitués à voir d’une projection.
Ryan espère pouvoir faire un rendu du projet dans une version vidéo HD qui pourrait être gravé sur disque Blue Ray ainsi que dans le format QuickTime. Ce serait une façon intéressante de documenter la pièce, et comme il l’a mentionné en plaisantant avec Jan, il serait amusant d’être les premiers artistes à avoir un disque Blue Ray distribué par l’intermédiaire de son distributeur Vtape.
Les projections sont une partie importante de la Nuit Blanche. Nous avons vu de nombreuses oeuvres dans des contextes plus grandioses que le nôtre mais qui ont sans doute nécessité moins de défis techniques. D’autres œuvres narratives, telle que celle de Noam Gonicks et Atom Egoyan ont eu beaucoup de succès, tandis que d’autres n’ont pas retenu l’attention. Il ne fait aucun doute que le dôme de projection de la SAT aurait un impact énorme sur la Nuit Blanche et donnerait au projet SAT[osphere] une grande visibilité. Les artistes aimeraient avoir la chance de présenter ou de jouer dans ce systéme en 360.
En conclusion, nous sommes très heureux d’avoir eu la chance de travailler sur ce projet avec Jan. Ryan a trouvé intéressant de faire une intervention vidéo dans un mode de composition avec un artist audio en parallèle plutôt que de travailler comme souvent d’après un modèle. Cela a été une opportunité unique et les artistes tiennent à remercier pour cela le Labo Arts, la SAT, Julie et Joseph.