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Accueilli dans le programme des résidences de la SAT, l’artiste Julie Méalin développe le projet Eugénie, premier laboratoire virtuel d’insémination artificielle sur l’internet.

Li Alin est en résidence à la SAT et profite des journées de la culture pour recruter des donneurs de sperme et d’ovules de gens singuliers !

Son projet Eugénie, vise à créer une collection génétique pour le futur, banque de reproduction parallèle à celles plus… traditionnelles.

Prologue

En 1995 je découvris l’existence du Repository for “Germinal Choice“, banque de sperme pour prix Nobels seulement. Cette découverte allait être le point de départ d’une longue réflexion sur les technologies de reproduction et de l’eugénisme qui en découle. Jusqu’en 2002 je poursuivis cette recherche et pris part à différentes actions : la création d’une banque de sperme de gens célèbres sur internet, Eugénie, l’écriture d’un roman Dissémination, la distribution de spenne dans un zoo à Weisser Markt, un affichage sauvage intitulé Fragment Market et la réalisation d’un film d’animation Dying is trendy.

A travers tous ces projets, j’observais un des aspects de ce phénomène inéluctable de nos sociétés industrielles extrêmement polluées : la stérilité annoncée. Si la tendance se maintient, nous serons tous stériles dans 50 ans. Nos petits enfants n’auront aucune chance de se reproduire sexuellement, ils devront passer par des banques. C’est une triste projection car il y a dans le sexe un chaos extraordinaire qui donne vie, à la vie.

LiAlin
Montréal, 2 mars 2012

Eugénie 1997 – 2013

Eugénie, premier laboratoire virtuel d’insémination artificielle sur l’internet, a vu le jour en 1997. Ce projet avait été réalisé grâce au soutien du Conseil des Arts du Canada, du Centre Culturel Canadien à Paris et de la Société des Arts Technologiques à Montréal qui a hébergé le projet depuis ses débuts.

La SAT invite à nouveau l’artiste Julie Méalin à réfléchir sur les enjeux liés aux nouvelles technologies de reproduction et à réaliser une nouvelle version d’Eugénie 2013.

Eugénie version 1997 proposait du sperme qui fabriquait des enfants virtuels. Dans la nouvelle version, nous ouvrons ce processus de choix avec une banque d’ovules ainsi qu’un univers complètement technologique d’utérus artifciels. La reproduction peut donc survenir dans un univers fermé et hors de tout corps humain. On peut penser qu’un univers virtuel comme Eugénie, où on pourrait suivre le dévelopement de son embryon à distance a des chances de voir le jour dans un futur pas si éloigné… Le visiteur pourra donc choisir le sperme et l’ovule de son choix pour créer la vie virtuellement. Le processus est complet.

Avec les drones, on peut tuer à distance. Avec Eugénie, on peut donner la vie !

Ce projet propose une réflexion critique sur les enjeux liés aux nouvelles technologies de reproduction et l’Eugénisme qui en découle.

Julie Méalin

Julie Méalin s’intéresse de près aux phénomènes des nouvelles technologies de reproduction depuis 1995. En effet, cette nouvelle donne dans les rapports que nous entretenons avec l’enfantement et la procréation l’interroge et la préoccupe.

Elle a réalisé plusieurs projets autour de cette thématique incluant une performance ; Weisser Markt un projet de distribution du sperme d’un seul homme dans un zoo Allemand. Ce projet questionnait les univers contrôlés de reproduction et le marché qui en découle.

Elle a également écrit un roman d’anticipation, Dissémination où la stérilité grandissante de la population oblige une reproduction sans orgasmes et hors du corps des femmes. Elle a également réalisé un film d’animation Dying is trendy où un centre pour s’euthanasier côtoie un centre pour se reproduire technologiquement.


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