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FC3A - René Barsalo : l’écran n’est plus l’écran

Les organisateurs des Rencontres professionnelles du FC3A présentaient, pour la première fois, une journée Passerelles numériques. Excellente initiative qui a permis à René Barsalo de calmer les esprits qui s’étant échauffés la veille lors d’une table ronde sur les impacts de la production de vidéo en ligne. Suite

Article de Sophie Bernard paru dans le Lien Multimédia – le 31 mars 2009

Les organisateurs des Rencontres professionnelles du FC3A présentaient, pour la première fois, une journée Passerelles numériques. Excellente initiative qui a permis à René Barsalo de calmer les esprits qui s’étant échauffés la veille lors d’une table ronde sur les impacts de la production de vidéo en ligne. Le directeur, Recherche et Stratégie de la Société des arts technologies, a présenté la SAT (que certains ne connaissaient pas… on s’en étonne) et ses projets. Mais, surtout, René Barsalo a démontré que l’écran change et qu’il ne tient qu’aux créateurs de s’approprier les nouveaux écrans.

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Rappelant d’où venait la Société des arts technologiques – à savoir des suites d’ISEA 95, qui a eu lieu à Montréal et pendant lequel 145 installations numériques ont été présentées – René Barsalo a précisé que la SAT n’est pas dans une logique de salle de spectacle. « Il n’y aura aucun incitatif à changer tant que les modèles de financement ne changeront pas, a-t-il lancé. Nous sommes tous dans les médias. Ce qui change, c’est la relation à l’écran. Nous sommes dans une période où chaque génération a ses outils. Il faut qu’on se parle ! Depuis le début des temps, la culture c’est la participation. Mais les mass médias ont tué la participation. Les mass médias sont en mode consommation, pas en mode empathie. Nous sommes enfermés dans une zone où on n’a pas accès à l’écran. L’écran appartient à quelqu’un qui décide de la grille horaire. Le monde du cinéma et de la télévision s’est enfermé dans une tour et a peur d’ouvrir les portes, craignant que le bon peuple entre et saccage tout. »

Les nouveaux écrans sont multiples. Il y a, bien évidemment, le Web, mais on n’a pas encore fini de le déboguer, précise René Barsalo. Il y a aussi Optoma, ce petit vidéo projecteur de poche qui permet de présenter des images sur n’importe quelle surface. Citant Marshall McLuhan, René Barsalo rappelle que d’abord nous façonnons les outils, ensuite les outils nous façonnent. « Le transfert de connaissance ne doit pas être technologique, croit-il. Le Web n’est pas juste un écran d’ordinateur. Il faut sortir de l’écran, faire des expériences de groupe. La SAT veut, justement, amener le virtuel dans le réel. Le problème, actuellement, est qu’on ne veut pas lâcher l’écran, parce que l’écran, c’est la feuille de papier, la télé, l’écran de cinéma. »

L’éclatement de l’écran, la SAT l’expérimente depuis plusieurs années à travers des projets dont Le Lien MULTIMÉDIA a abondamment parlé : PropulseART, avec telesceno et les interactions spatiales 3D, Territoires ouverts et sa station de téléprésence ; la SATosphère ; etc. « Sortons du foutu Ah ! C’est ma salle et je contrôle ce qui s’y passe, lance René Barsalo. Le numérique, c’est la mise en réseau. Il existe d’autres formes d’audiovisuel que le narratif. »

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