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Il pleut, il mouille, c'est la fête à la grenouille...

Depuis une semaine, l’équipe a les pieds dans l’eau.
Les premières collectes de têtards et observations de grenouilles se sont déroulées au Sud de Montréal, à Chambly notamment.

Froggies et fiers de l’être!

Pour sa résidence à la SAT, Brandon s’est entouré d’étudiants, de professionnels, et d’artistes :
Natalie Bouchard, designer
Audrey Desjardins, designer
Marie-Chantale Desrosiers, artiste en arts visuels
Nolwenn Gouezel, journaliste et videaste
Marie Larocque, videaste
Frédérique Paquin, responsable du développement (Milagro Films)
Marilyn Teuwen, candidate à la maîtrise en aménagement
Francis Pineau, coordonnateur SAT-TransForm et artiste audio.

Les volontaires vont se relayer au bio-lab, pour s’occuper et étudier les spécimens collectés durant tout l’été… et plus si affinités!

Lundi 29 juin. “Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille…”

Depuis une semaine, l’équipe a les pieds dans l’eau.
Les premières collectes de têtards et observations de grenouilles se sont déroulées au Sud de Montréal, à Chambly notamment.

Bottes aux pieds et nasse à la main, les volontaires ont effectué leurs recherches sous la pluie : un temps idéal pour explorer lacs et marais et écouter chanter les grenouilles… en toute discrétion bien sûr, car c’est la période de reproduction.

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Lors de cette sortie, trois espèces ont été répertoriées : la Grenouille verte, la Grenouille Léopard et le Crapaud d’Amérique. Aucun des spécimens adultes observés ne présentait de signe apparent d’anomalies.

75 tétards ont été collectés et apportés au bio-lab de la SAT.
C’est beaucoup pour notre laboratoire, mais très peu par rapport au nombre total de têtards observés sur le terrain. Dans un étang où se reproduisent les grenouilles, il peut y avoir des milliers et des millers de têtards ; et une grenouille peut pondre plus de 10,000 œufs à la fois. Le nombre de têtards que nous collectons est donc vraiment dérisoire; Nous n’avons pas d’impact réel sur la population totale de grenouilles dans cette zone et nous ne participons pas davantage au déclin de cette population.
Il faudra maintenant attendre 4 à 6 semaines, pour se prononcer quant au développement des têtards et quant à l’apparition éventuelle d’anomalies.

Autre observation sur le terrain :
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Une grenouille Léopard a été retrouvée sans vie sur le bas côté d’une route. Les axes routiers à proximité de zones humides sont une source de danger pour les grenouilles et crapauds car elles fragmentent les zones d’habitation des amphibiens.
Soyez attentifs lorsque vous roulez sur les routes de campagne…

Mercredi 1er Juillet. Premières « portes ouvertes »

Branbon Ballengée a reçu un premier groupe scolaire au bio-laboratoire de la SAT : une occasion pour le chercheur-artiste de communiquer sa passion pour les amphibiens et de sensibiliser le jeune public à la protection de l’environnement.

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À noter : Le laboratoire est ouvert au public tous les mercredis et jeudis (en visites libres de 12 à 16pm) et les samedis (sur rendez-vous entre 12 et 5pm), pendant tout l’été.
Pour plus de renseignements, téléphonez au 514-844-2033 (#230).

Vendredi 3 juillet. “Malformation or deformity, that is the question!”

écrit par Brandon Ballengée

Une grenouille verte collectée il y a une semaine aux abords du lac Champlain est actuellement en observation au « bio-lab ».

Mystère autour de la grenouille au membre atrophié!
Elle a un moigon rond dont la pigmentation semble ‘normale’ et seul le pied est manquant.
La présence de produits chimiques non identifiés dans l’eau peut-elle expliquer le fait que le membre ne se soit pas développé entièrement?
Ou est-ce un prédateur affamé, comme une nymphe de libellule par exemple, qui aurait mangé le pied à peine développé alors que ce n’était qu’un têtard?
La blessure aurait-elle pu guérir sans laisser de cicatrice sachant qu’il n’y a pas de signe apparent de traumatisme antérieur?
Comme dit Brandon : « malformation or deformity, that is the question! ».

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Les amphibiens sont connus pour leur impresionnante capacité à se regénérer!
Au cours de leurs récentes études effectuées en laboratoire, Brandon et le Dr. Stanley K.Sessions, son collègue, ont démontré que les blessures causées par des prédateurs sont fréquemment regénérées, que ce soit partiellement ou entièrement.
L’été dernier, ils ont découvert que les nymphes de libellule peuvent manger ‘des morceaux’ de têtards qui se transforment alors en grenouilles présentant des anomalies persistantes au niveau des membres. Et c’est précisément parce que les grenouilles peuvent se régénérer de très différentes manières (entièrement, partiellement, ou pas du tout) après des blessures produites au stade de têtard, qu’il est très difficile de déterminer l’origine des anomalies observées.
Et pour rendre l’exercice encore plus périlleux, il y a confusion entre les termes anglophones ‘malformation’ et ‘deformation’. Voici les définitions données par le dictionnaire de termes médicaux du site http://www.medicinenet.com.
“Malformation” = a structural defect in the body due to abnormal embryonic or fetal development.
“Deformation” = a change from the normal size or shape of an anatomic structure due to mechanical forces that distort an otherwise normal structure.

Concernant les anomalies observées chez les grenouilles, une ‘malformation’ est intrinsèque (comme par exemple un défaut de naissance) ; elle peut, entre autres hypothèses, être génétique ou causée par des produits chimiques inconnus…. Or, une ‘déformation’ est liée à des facteurs externes (comme des parasites ou des prédateurs par exemple) qui peuvent modifier le développement du têtard.

Concernant les grenouilles que nous avons collectées au Québec, il est trop tôt aujourd’hui pour se prononcer quant à l’origine des anomalies observées.
Comme dit Brandon : « malformation or deformity, that is the question! ».
Nous vous invitons à suivre l’évolution de nos recherches.

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