Une femme parle au téléphone. ; à travers sa seule voix, on comprend que cet appel est le dernier qu’elle reçoit de son amant qui la laisse pour une autre. Pendant cette conversation rendue d’autant plus pénible par un système téléphonique encore mal établi (la pièce fut écrite en 1930), cette femme passe à travers tous les registres de la souffrance amoureuse…
Du 20 au 23 mai 2004,20h, a la SAT.
Mise en sons : David Drury.
Direction de production : Frederic Berthiaume-Gabbino
Une femme parle au téléphone. ; à travers sa seule voix, on comprend que cet appel est le dernier qu’elle reçoit de son amant qui la laisse pour une autre. Pendant cette conversation rendue d’autant plus pénible par un système téléphonique encore mal établi (la pièce fut écrite en 1930), cette femme passe à travers tous les registres de la souffrance amoureuse. Minute après minute, elle accepte et embrasse tous ses sentiments, toute sa vérité, toute son humanité.
Plonger le public dans le noir total et lui donner le rôle du témoin auditif
Le fond demeure le même que celui de la pièce originale: une communication téléphonique difficile dans un lieu empreint de solitude et d’attente. Quelques altérations dans le texte pour troquer un téléphone de1930 pour un cellulaire actuel ou pour passer d’une chambre à coucher à une gare ou a un centre commercial, afin de mieux transposer le récit à notre époque.
La forme toutefois, diffère énormément : sur le sol, des tapis enclos de rideaux, créant ainsi le noir total. Assis ou allongés ,vous entendrez pendant 45 minutes la somme de 2 enregistrements mixés en direct chaque soir: la voix ( le texte) à travers divers paysages sonores (des prises de sons réelles d’espaces publics où l’on pourrait vivre la situation du témoin auditif ici représentée). Ces enregistrements seront diffusés sur un système de son « multicanal » (Système de son surround 5.1) qui amplifie la spatialisation sonore, et met plus d’emphase sur le réalisme et l’intensité de l’expérience auditive. Ce système permet également de recréer l’expérience théâtrale puisque nous décidons des mouvements, même minimes, du personnage central.
Pourquoi dans le noir? : Une expérience initiatique sans issue de fuite.
Ce choix sert notre perception du texte. La nuit est dans la salle, autant que dans la voix et dans les mots. En vivant pleinement la rupture, cette femme accepte une traversée de la nuit nécessaire pour renaître dans le monde et ainsi reconnaître la lumière, de l’espoir, des amours futurs…
Ce choix est aussi une façon de renouer avec notre imaginaire d’enfance. Avec les histoires dans le noir viennent l’excitation et la peur, soit la combinaison parfaite pour une expérience aussi dérangeante que revigorante ou chaque information sonore devient une nourriture de survie, un indice urgent pour recréer la carte spatio-temporelle du monde.