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SIGGRAPH 2004 LOS ANGELES - Le futur vu de l'intérieur

SIGGRAPH 2004 LOS ANGELES

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SIGGRAPH 2004 LOS ANGELES – Le futur vu de l’intérieur
Par Joseph Lefèvre*

Dimanche 8 août 2004, Los Angeles, 8h00. Il fait un beau soleil sur la ville, le smog en recouvre une partie, mais il y a des palmiers. L’architecture du L.A. Convention Center est moderne, avec des teintes blanches et bleues, toute en volume, avec une agora vitrée de la hauteur d’un immeuble de dix étages. Bienvenue à SIGGRAPH 2004. Premier contact, l’enregistrement, obligatoire pour accéder  aux activités offertes aux congressistes. Rien n’est comparable au fait d’être sur place et d’attendre nerveusement  avec la foule de visiteurs l’ouverture des portes.

Pendant quatre jours les amateurs de technologies auront eu un panorama complet de ce qui est le plus hot dans le domaine. En plus de l’expo commerciale qui accueille les compagnies les plus dynamiques présentant leurs nouveautés, SIGGRAPH offre un programme riche et varié. L’exposition artistique regroupe des œuvres originales qui suscitent l’intérêt ou l’étonnement avec une tendance arts visuels c’est-à-dire beaucoup d’imprimés, de gravures, de photographies mais aussi quelques installations. La section Emerging Technologies offre des projets hétéroclites et avant-gardistes, avec des propositions de réalité virtuelle et de robotique innovantes. Le Guerilla Booth, est un véritable camp retranché de « bidouillages électroniques » initié par des universités, des écoles et des centres de recherche; on peut s’y faire numériser en 3D, voir une imprimante géante de mandalas en sable, revêtir une combinaison de « motion capture », participer à des ateliers de dessins sur tablettes graphiques, etc. Il y a aussi tout un programme de cours spécialisés allant des techniques d’animation par ordinateur aux sujets les plus pointus dans le domaine, textures, algorythmes, techniques spécialisées. Il y a des ateliers de démonstration par des développeurs, des présentations complémentaires aux différentes expositions où les chercheurs et programmeurs présentent leurs réalisations. On y trouve une foire de l’emploi très courue par les spécialistes de l’industrie du 3D et j’en passe… Et bien sûr, on peut assister à l’événement fétiche de SIGGRAPH : le Electronic Theater présentant les meilleures animations par ordinateur au monde, rien de moins.

Le Electronic Theater, consiste en un programme des meilleures œuvres d’animation sélectionnées par un jury de professionnels. Outre ce programme très couru le visiteur a accès à plusieurs salles où sont présentées en continu et en version longue les animations du E.T et d’autres ne faisant pas partie de ce programme. Pour ceux et celles que ça interesse vous pouvez lire un article de Tai-San Choo, Magically Twisted Commercial Paraphernalia, The Computer Animation Theater (http://www.siggraph.org/conferences/reports/s2004/exhibits/animationtheater.html).

La qualité de la sélection cette année était remarquable. La diversité des animations proposées, l’originalité et le traitement des contenus, les défis technologiques démontrés dans l’utilisation des textures, l’évolution de la lumière et de ses réflexions, la modélisation d’objets, de personnages et de paysages dont on repousse les limites, la construction d’effets spéciaux étaient à couper le souffle. La simulation scientifique tient sa place aussi comme cette animation où des milliers de chaises subissent la loi de la gravité dans une dégringolade fantastique… Excellent. Une tendance un peu sombre toutefois dans le traitement de nombreuses animations, avec la création d’univers glauques et parfois terrifiants. Mais on en redemande…

Un dernier mot sur le Electronic Theater, pour souligner le prix spécial du jury attribué à un film canadien, Ryan, de Chris Landreth. Outre le fait d’avoir pu assister à une présentation spéciale avec le réalisateur, outre le fait que c’est un produit canadien, outre le fait que le personnage principal habite et vit à Montréal sur le boulevard Saint-Laurent, ce film a su par sa poésie, son traitement original et son sujet, séduire la communauté de SIGGRAPH qui lui a réservé une ovation bien méritée. Ce film est remarquable, sensible et bouleversant. Il traduit sous la forme d’un entretien imaginaire, les hauts et les bas du personnnage principal, Ryan Larkin, animateur canadien qui, 30 ans plus tôt, à l’ONF (office national du film du Canada), a réalisé les animations les plus influentes de son temps. Ryan vit aujourd’hui sur le bien-être social. Il a des problèmes d’alcool et fait « la manche » sur la « Main » à Montréal. Ce film touchant et original a des accents psychédéliques et un peu « déjantés ». C’est comme si le réalisateur avait pris un cap d’acide pour rencontrer Ryan et nous raconter son aventure picaresque et pitoyable. J’espère sincérement que nous aurons l’occasion d’inviter le réalisateur à nous présenter son film à Montréal par l’intermédiaire du Chapitre ou de la SAT. Pourquoi pas!

Quatre jours ça passe vite quand on est à SIGGRAPH. On en repart souvent avec des regrets. Que c’était bien trop court, que l’on a pas pu voir tout ce que l’on aurait souhaité. Que voulez-vous, il faudrait se cloner pour pouvoir tout couvrir. Mais on en revient aussi avec le sentiment d’avoir partagé les récentes productions en nouvelles technologies et d’avoir eu un aperçu du futur. Pour ceux et celles qui n’ont pas eu la chance d’y aller, heureusement il existe les chapitres locaux. SIGGRAPH 2006 se déroulera à Boston, alors les amateurs de la côte Est, les Québécois entre autres, pourront plus facilement s’y déplacer. Préparez-vous!

 

*Joseph Lefèvre est membre de ACM SIGGRAPH et du chapitre SIGGRAPH de Montréal. En plus de soutenir une carrière artistique en nouveaux médias, il travaille à la Société des arts technologiques (SAT) comme directeur des résidences d’artistes et coordonne différentes activités comme les [mix_sessions] (VJs/Djs/LIVE). Il est l’initiateur du festival ANIMA, vitrine de l’animation par ordinateur.

 

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