Mercredi 15 juillet. Toujours plus de têtards, toujours plus de volontaires!
La SAT est actuellement à la recherche de nouveaux stagiaires pour compléter la « frog team » de Brandon Ballengée.
Mercredi 15 juillet. Toujours plus de têtards, toujours plus de volontaires!
La SAT est actuellement à la recherche de nouveaux stagiaires pour compléter la « frog team » de Brandon Ballengée. Au programme estival : entretien du bio-lab, expérimentations autour des amphibiens, « pêche à la grenouille » et « capture de têtards » dans les marais…. Aucune formation préalable n’est requise.
Pour rejoindre la « frog team », envoyez-nous un email à l’adresse suivante : [email protected]
À vos bottes! Prêts! Partez!
Lundi 13 juillet. Ce lundi, l’exploration s’est déroulée aux alentours du Mont Saint Grégoire. Les têtards en tout genre « fourmillaient » dans les petits étangs : grenouilles des bois, crapauds et salamandres notamment.
Un têtard albinos a été collecté lors de cette sortie. Nous l’avons placé sous observation au bio-lab et pris quelques clichés.
écrit par Brandon Ballengée
Mardi 14 juillet. Depuis plus de 10 ans, l’existence d’anomalies chez les amphibiens en milieu naturel (principalement chez les grenouilles et les crapauds) est un sujet environnemental qui fait couler beaucoup d’encre. Pour les scientifiques, la(ou les) origines(s) de ces déformations font toujours l’objet de controverses. Plusieurs facteurs sont actuellement à l’étude ; Parmi eux : l’infection causée le parasite trematode, la pollution chimique, les radiations dues aux ultraviolets, les blessures provoquées par les prédateurs, et une possible interaction entre plusieurs de ces facteurs.
Chez les grenouilles et les crapauds, les spécimens présentant des déformations représentent habituellement moins de 5% de la population totale.
Au-delà de ce ratio, on parle de « points chauds » (hot spots). C’est notamment le cas de certaines zones humides nord-américaines où le taux de spécimens anormalement formés est supérieur à 5%. Selon plusieurs chercheurs, ces « hot spots » seraient des indicateurs quant à l’effondrement de l’écosystème en milieu humide.
Dans les « hot spots » des régions Ouest de l’Amérique du Nord, la formation en surnombre de membres inférieurs chez la jeune grenouille, a été expérimentalement attribuée au parasite Ribeiro Odontrae qui serait à l’origine d’infections chez les têtards.
http://www.greenmuseum.org/malamp/trematode.php.
Dans les régions Est de l’Amérique du Nord, des « hot spots » de grenouilles présentant des déformations telles qu’une patte arrière manquante, ou une extrémité atrophiée, sont plus fréquemment rapportés ; Cependant, ils sont beaucoup plus difficiles à expliquer et il y a peu d’études pour tenter de les analyser expérimentalement.
En 1997, une équipe de chercheurs a rapporté plusieurs zones humides au Sud du Québec ayant un taux d’amphibiens malformés ou déformés supérieur à 5%. Bien que cette étude ne rapporta que quelques cas de grenouilles et crapauds avec des membres en surnombre et une diversité d’autres anomalies (ex : un seul œil), la majorité des spécimens avait soit un membre manquant, soit un extrémité atrophiée (ex : les doigts de pieds).
Les chercheurs ont mis en évidence que les déformations chez les grenouilles et les crapauds étaient de plus en plus fréquentes dans les sites agricoles, en comparaison avec les sites où l’exposition aux produits chimiques agricoles est limitée. Attention toutefois à ne pas tirer de conclusions trop hâtives ; l’eau n’ayant pas été testée pour déterminer la présence de polluants chimiques spécifiques, aucune cause définitive, ni mécanisme fondamental, aboutissant à un développement anormal, n’ont pu être mis en évidence.
Actuellement Brandon et « la SAT frog team » collaborent avec le Dr. David M. Green (Université de Mc Gill) et le Dr. Stanley K. Sessions (Collège d’Hartwick), pour étudier les populations de grenouilles et de crapauds, dans le Sud du Québec. Les objectifs sont, entre autres, d’évaluer les pourcentages d’anomalies et tenter de déterminer les causes des déformations observées.
Pour l’instant, l’équipe a prélevé des centaines de grenouilles dans différentes zones humides.
Deux des sites déjà expérimentés présentent un taux d’anomalies supérieur à 5%. Notons que ce pourcentage devrait toutefois baisser au fil des observations qui se poursuivront en ces mêmes lieux durant tout l’été.
Hormis la pollution probable de ces deux sites par des produits chimiques, notons qu’il y a, dans ces zones, de nombreux prédateurs potentiels pour les têtards. Par exemple : les nymphes de libellules, les écrevisses, les poissons et aussi les sangsues!
À l’heure actuelle, les grenouilles étudiées présentent toutes sortes d’anomalies : des membres totalement manquants, des membres atrophiés, des doigts de pieds manquants, un œil manquant ou encore un oeil « noir ».
L’été dernier, Brandon a montré, dans son étude en Angleterre, que les nymphes de libellules pouvaient s’attaquer aux têtards pour n’en manger qu’une seule partie, comme un membre, un œil ou la queue. Beaucoup des têtards blessés ont survécu et sont devenus des jeunes crapauds présentant des déformations permanentes. Les résultats de ces expériences ont été publiés avec le Dr. Stanley K. Sessions du collège d’Hartwick (Oneonta, NY) le mois dernier dans le journal « Experimental Zoology ».
http://www3.interscience.wiley.com/journal/122445444/abstract?CRETRY=1&SRETRY=0
La BBC a parlé de cette découverte la semaine dernière !
http://news.bbc.co.uk/earth/hi/earthnews/newsid8116000/8116692.stm
Concernant les déformations des amphibiens que nous avons collectés au Québec, nous n’en connaissons pas pour l’instant les origines. Les expériences au laboratoire de la SAT se poursuivent et de nouvelles observations sont faites chaque jour.
Vous pouvez suivre nos expériences sur ce site ou venir directement nous voir au bio-lab! Vous êtes les bienvenus!
Vous pouvez également contribuer à notre étude :
Vous avez photographié des grenouilles près de chez vous? Envoyez-nous vos clichés par email ([email protected]) pour que nous puissions éventuellement les publier sur notre site. Merci de nous préciser votre nom, la date, et le lieu de la prise de vue. Envoyez-nous également une autorisation pour sa publication et celle de votre nom sur notre site.
Vous avez rencontré des grenouilles anormalement développées? Merci de nous faire part de vos observations. Pour cela, envoyez-nous une photo, la localisation précise et la date à [email protected]. Ne collectez pas la grenouille, juste l’information !
Merci pour votre collaboration!
Lundi 6 juillet. Pour sa sortie hebdomadaire, c’est à nouveau près du Lac Champlain que l’équipe a décidé de jeter son épuisette. Dans ses filets, elle a remonté des têtards, des jeunes grenouilles, mais aussi une centaine de petits poissons, des insectes et des sangsues…. beaucoup de sangsues!
Sur le terrain, nous avons observé que ces parasites s’attaquaient aux petits poissons et aux têtards !
Les sangsues seraient-elles des prédateurs pour les amphibiens?
Une nouvelle piste qu’il nous faut absolument explorer.
Nous avons donc rapporté une vingtaine de sangsues au bio-lab pour observation. À suivre!
Au rapport!
Près de 150 d’adultes et jeunes grenouilles ont été examinées lors de cette sortie.
Le taux de déformations observées est pour l’instant normal.
Les principales anomalies sont des extrémités atrophiées, et des yeux manquants.
Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille!
http://www.sat.qc.ca/post.php?id=40&post_id=1814&lang=fr