Le Musée National des Beaux Arts de Taïwan, (NTMoFA), présente du 27 mars au 25 juillet 2010 l’exposition DREAM | MERSION qui regroupe les œuvres de quinze artistes québécois produites dans le cadre de résidences artistiques de la Fabrique numérique, laboratoire d’exploration et de création transdisciplinaire de la Société des arts technologiques [SAT].
Les visiteurs du Musée pourront apprécier plusieurs créations numériques projetées au DigiArk, (Digital Arts Creativity and Resource Center), où se trouve un dispositif de projection panoramique à 360° du même type que le Cyclorama développé à la SAT. Les œuvres After dark / After the night de Yan Breuleux et Alain Thibault ; Experiencing the Sacred de Martine Koutnouyan, Joseph Lefèvre et Matthew Burton ; City at Night de Jean-Ambroise Vesac ; Réflexions … Réflections de Jean Ranger et Manuel Chantre et Road trip de Sylvain Aubé et Zone Grise (Guy Asselin, Hugo Cantin, François Blouin, Sylvain Aubé, Charles-Alexandre Grégoire) seront présentées pour la première fois à l’étranger.
Du 27 mars au 4 avril, Yan Breuleux, Jean-Ambroise Vesac, Alexandre Quessy, Joseph Lefèvre et René Barsalo seront aussi sur place afin de partager leurs visions et leurs expériences via un cycle de conférences et de workshops sur la culture et les technologies numériques.
Cette exposition ouvre la voie à de futures collaborations artistiques et de recherches entre le Musée National des Beaux Arts de Taïwan et la Société des arts technologiques, tous deux activement impliqués dans la production et la diffusion des arts numériques.
Horaire d’ouverture :
Lundi : fermé
Mardi au vendredi : 9h30 à 16h30
Samedi et dimanche : 9h30 à 17h30
Prix : Gratuit.
Lieu : Musée National des Beaux Arts de Taïwan
• After the dark/ After the night
De Yan Breuleux et Alain Thibault
Ce projet immersif consiste en une série de séquences audiovisuelles concoctées à partir de nombreux outils auditifs qui existent dans les flux constants. La lumière et les pulsations auditives sont interconnectées pour former l’intégralité des éléments de l’oeuvre. After the dark est également une performance interagissant avec l’espace physique dans lequel la projection prend place. La vitesse, associée aux éléments précédents, crée un atmosphère hypnotique.
Yan Breuleux se spécialise dans le domaine de l’animation vidéo expérimentale pour des dispositifs immersifs. Depuis une dizaine d’année, il collabore avec des musiciens et compositeurs pour la création de pièces mutl-écrans, panoramiques et hémisphériques. En vidéo, soulignons la série de vidéo ABC Light, (Mention honorable, Ars Electronica 1999). Ses oeuvres ont été diffusées aux festivals Transmediale à Berlin (1999, 2004), ISEA à Paris (2000) et Japon ( 2002), Dissonanze (2003) à Rome, Lille (2004), Scopitone, Nantes (2009). La prochaine performance est prévue en 2010 au festival Nemo à Paris.
Ses projets en ligne ont été présentés au Musée du Québec, de Rimouski et au New Museum of Contemporary art of New York. Suite au projet Black Box, un dispositif immersif sur quatre écrans, il a assumé la co-conception et la direction artistique du projet de vidéo panoramique Ars Natura pour les Museums Nature de la ville de Montréal et la Société des arts technologiques. Il a récemment complété un projet multi-écrans HD pour le Centre de la Francophonie des Amériques.
Alain Thibault est né en 1956 à Québec. Sa musique a été présentée au Canada et à l’étranger, notamment par la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) à Montréal, par New Music Concerts, à Toronto, au Digicon ’85, 2e congrès d’art et de créativité par ordinateur, à Vancouver (Canada), au Festival international de musique expérimentale de Bourges, Synthèse (France) et à Tokyo (Japon). En 1982, il est lauréat de la catégorie électroacoustique du Concours national des jeunes compositeurs de Radio-Canada avec Sonergie. En 1986, il remporte le prix du Sound Page Competition, un concours organisé par le magazine américain Keyboard pour sa pièce God’s Greatest Gift réalisée au synthétiseur Fairlight. Dans le domaine du multimédia, il a collaboré avec différents artistes visuels à la production de plusieurs pièces: Déca-danse, ELVIS (Électro-lux, vertige illimité synthétique) et OUT. Il participe régulièrement à la production de performances, pièces de théâtre et concerts en tant que compositeur et synthétiste.
• L’expérience du sacré / Experiencing the Sacred
Visuels de Martine Koutnouyan et Joseph Lefèvre
Audio de Matthew Burton.
Cette expérience immersive est un poème multimédia inspiré de trois questions fondamentales : D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Vers où nous dirigeons-nous ?
Dans notre société moderne où l’on observe une accablante attirance pour les valeurs superficielles, ce regroupement d’artistes désire présenter ce qui fait de nous tous, des Hommes. Suivant cette réflexion, ils examineront ce qui nous deshumanise et ce qui, à l’inverse, nous rassemble.
Il en résultera un projet multimédia de 30 minutes combinant design graphique, video, photographie et musiques sacrées et électroniques en une seule expérience immersive.
Martine Koutnouyan est née à Lyon, en France. Après avoir immigrée à Montréal, elle commença à organiser des événements d’art interactif et s’intégra sur la scène artistique locale. Elle a également dirigé une galerie d’art dans le vieux Montréal. Partenaire de Joseph Lefèvre depuis de nombreuses années, elle a produit la plupart de ses récents travaux. Depuis 2001, elle devient une artiste VJ performant autant sur la scène locale qu’internationale.
Joseph Lefèvre vit et travaille à Montréal depuis 1977. Artiste en nouveaux médias, il détient une maîtrise en arts visuels et une maîtrise en communications de l’Université du Québec à Montréal. Parmi ses projets on peut citer Le Café de l’abattoir , Siggraph 1992, Il pleut sur le temple, Images du futur 1987, Traces et contraste, ISEA à Montréal en1995. Son projet L’Espace du Chamane a remporté le prix Prix Möbius des multimédia Québec-Canada 2000 et a été présenté à La Biennale de Montréal 2000, volet web.
Il participe à la nouvelle scène VJ en tant que performeur visuel et comme coordinateur du collectif MixSessions à la SAT.
Matthew Burton est un musicien polyvalent élevé au jazz, à la musique classique, aux rythmes hip-hop, ” dancehall ” et électroniques. Il évolue maintenant dans les vastes champs du ” world beat “, terre fertile où musiques traditionnelles et contemporaines se croisent et se mélangent.
Sur scène, Burton est aussi habile avec le didjeridoo australien qu’avec la flûte turque et les percussions nord-africaines, auxquels il ajoute ses chants de gorges et poèmes rythmés. Il affectionne particulièrement la fusion de l’organique et de l’électronique dans ses propres compositions.
Matthew est à la tête des soirée Komodo Dubs présenté à la SAT et a su faire planer son univers musical lors d’événements internationaux tels que la Techno Parade de Paris, le festival de jazz d’Istanbul, l’ouverture de l’édifice Time-Warner à New-York, ou encore au gala privé de Kà du Cirque du Soleil à Las Vegas.
• City at Night
De Jean-Ambroise Vesac
Le public est au centre de cette performance, entouré par l’horizon. La ville rayonne de loin, pleine de rêves dans lesquels tout est possible. « City at Night » n’est pas une représentation de la vie nocturne, cette projection tente d’appréhender le public dans leur espace perceptif et leur intimité. Le public est alors immergé dans des lumières mouvantes, des images et des sons qui font appel à la perception, au parallaxe et aux émotions.
Le désir est l’essence même de notre imagination et, celle-ci, nous montre le chemin de la création de nouvelles réalités. Dans City at Night, les espaces immatériels sont associés à la vitesse, à l’obscurité et aux étoiles afin de créer de nouvelles sensations émotionnelles et sensorielles autour du spectateur.
Jean-Ambroise Vesac est un artiste éclectique des nouveaux médias. Sa pratique comprend la robotique, la vidéo immersive et la performance audiovisuelle. Son travail mélange la fougue de l’improvisation à la puissance du numérique. Son univers est une explosion de sons saturés à l’intérieur de paysages sonores très concret. Sa démarche de création est basée sur le “do it yourself” (DIY). Il développe ses propres logiciels de création, ses interfaces interactives de contrôle et ses instruments robotisés. C’est pour lui une manière de garder les pieds sur terre et d’exprimer ses sentiments dans la production technique.
• Reflexions…Reflections
Visuels de Jean Ranger
Audio de Manuel Chantre.
Une vision contemplative inspirée de la ville de Rio de Janeiro surmontée d’une série de silhouettes, d’entités organiques et d’esprits humains coexistants sur un faux décors.
Il en résulte un projet captivant où il est impossible de prédire lorsque l’attention des spectateurs sera sollicitée.
Manuel Chantre est un artiste de l’art numérique. Il s’intéresse à la construction / déconstruction de symboles culturels afin de créer des univers aux atmosphères poignantes, hypnotiques et spontanées. Il développe sa pratique en intégrant la musique, l’art audio, la programmation, l’électronique et plus récemment la vidéo. Les environnements immersifs audiovisuels occupent une place importante dans sa pratique. Ses réalisations à la Société des arts technologiques nourrissent son questionnement sur les nouvelles formes de langages narratifs non linéaires permises par de tels dispositifs.
Jean Ranger : La production artistique de Jean Ranger inclut la vidéo, les spectacles interdisciplinaires, la performance et l’art Web. Il a fondé, en 1997, un laboratoire de création interdisciplinaire au sein duquel il collabore avec des artistes de différents domaines artistiques. En 1999, leur premier spectacle “Théories poétiques sur les interconnexions” est présenté au théâtre La chapelle à Montréal. Il a participé à la Biennale de Montréal 2000 avec une oeuvre électronique intitulée : “The fabrik of the Reality”. Depuis, en solo ou avec des collaborateurs, il poursuit de multiples interventions interdisciplinaires en performance : vidéo-live pour soirée techno, sur l’Internet et dans le domaine des arts visuels. Il est également un des directeurs artistiques de la firme Aptilon, spécialisée dans la création de contenus novateurs et en développement d’applications réseaux.
• Road trip
Audio et Visuels de Sylvain Aubé et Zone Grise.
Cette performance est comme un film d’aventure / Road Movie sur l’environnement. Elle arbore de magnifiques visions de l’impact des êtres humains sur la nature mais aussi sur leur milieu urbain.
Road trip est un projet immersif illustrant une transition graduelle d’un milieu naturel à faible densité à un urbanisme chaotique. Ce projet audiovisuel est un portrait du développement humain et de son impact sur des environnements contrastés.
Sylvain Aubé : Assez iconoclaste pour remixer les Classels à la Société des arts technologique. Assez nerdz pour s’initier aux arcanes de la musique logicielle. Assez débordé pour être un professionnel du Web 2.0, Sylvain Aubé aime se reposer les neurones en créant des oeuvres immersives à 360°. Autodidacte, Sylvain Aubé est aussi connu pour son label monochrome.ca, son netlabel musiquenordique, ses performances sous le pseudonyme “Le Monochrome”, ses collaborations avec David Kristian, Quebec Connection, ses contributions à SAT[MixSessions], sa contribution au projet PostAudio (présenté dans plusieurs festivals d’art numérique) et son émission spécialisée en musique électronique à CIBL.
Zone Grise est un collectif audiovisuel montréalais. Fondé en 2003 autour de “soirées d’écoute”, il s’est depuis produit sur scène, à la SAT et à la Casa del Popolo, en plus de performances dans certains lofts. Fondé sur l’improvisation audio, le collectif a dégagé les contours d’un vaste territoire sonore allant du free jazz au field recording, en passant par la musique actuelle, le spoken word, l’électronique et les arts médiatiques.
Deux conférences sont également programmées afin de partager les expériences et les points de vue sur les recherches et créations de la délégation de la SAT. Ces présentations sont intégrées dans un cycle de conférences incluant la participation d’orateurs taïwanais, une occasion développer des contacts entre les deux communautés.
Cette conférence présentera quelques problématiques à propos des mutations culturelles à venir et des outils développés autour du programme SAT[Metalab]. Chaque technologie entraînant de nouvelles formes de créations culturelles, vers où nous dirigeons-nous ? Quels en seront les impacts sur les cultures nationales, les sociétés et institutions ?
Chaque invention est liée à l’évolution des technologies. Des collectifs et des artistes, comme Marcel Duchamps, Dziga Vertov, Edward MuyBridge, George Brecht, Fluxus et Name June Paik ont, par le passé, exploré les nouvelles technologies et de nouveaux outils capables de produire des installations et des contenus spécifiques. Aujourd’hui, quels sont les outils accessibles aux artistes et quelles possibilités s’offrent à eux pour s’exprimer à travers ces nouvelles formes de création? Comment les artistes peuvent-ils s’approprier ces outils et technologies? Durant cette conférence, Joseph lefèvre tentera de répondre à ces questions en présentant quelques projets réalisés par des artistes des nouveaux médias dans le cadre de la « Fabrique Numérique » à la SAT et expliquera comment les artistes peuvent accéder à ces nouveaux modes de création pour la production d’environnements immersifs.
Cette performance invitera les visiteurs à créer leurs propres clips d’animation image par image. L’installation utilise le logiciel libre Toonloop, conçu par l’artiste-chercheur Alexandre Quessy, qui permet de voir le résultat des animations en temps réel. Ce dernier donnera un workshop aux artistes participants dont le résultat des expérimentations sera ensuite présenté au public.
Alexandre Quessy est un artiste et programmeur montréalais. Il s’intéresse particulièrement à l’électronique, au son et à la vidéo interactive. Ses thèmes de prédilection sont : le mouvement, l’apprentissage et les technologies désuètes. Il a créé des installations musicales ludiques, telles que le “Séquenceur humain”, présenté au centre Eyebeam lors de la conférence NIME 2007 à New York, ainsi qu’à la SAT dans le cadre du congrès Pure Data 2007. Compositeur de musique électroacoustique, il a réalisé avec Darsha Hewitt la “Chorale à roulettes”, (The Rotarian Choir), où des sonneries de téléphones sont utilisées de façon musicale. Impliqué dans le développement et la promotion des logiciels libres et le Web participatif, il donne régulièrement des ateliers de formation sur les technologies interactives pour la création artistique. Alexandre poursuit présentement une maîtrise en communication profil recherche-création en média expérimental à l’Université du Québec à Montréal.
Deux workshops sont organisés durant le séjour. Le premier, du 31 mars au 2 avril 2010, portera sur la création d’un environnement immersif à 360° avec Yan Breuleux, Jean-Ambroise Vesac et Joseph Lefèvre et l’équipe technique du DigiArk.
Le second, présenté le 3 avril 2010, s’articulera autour de la technologie Toonloop et de l’animation en temp réel. Alexandre Quessy, le créateur de Toonloop et Jean-Ambroise Vesac, secondés de l’équipe technique du DigiArk, encadreront les visiteurs durant cette performance interactive.
Une soirée de clôture présentera les résultats des ateliers immersifs organisés avec des artistes taïwanais sélectionnés par le Musée National des Beaux Arts et les artistes de la SAT à l’occasion de performances audiovisuelles en direct.
À propos du NTMoFa :
Le musée National des Beaux Arts de Taïwa, NTMoFA, a été fondé en 1988. Il se dédie à l’éducation et la promotion des arts visuels sous toutes ses formes. Il prend également part active dans l’organisation de diverses expositions consacrées aux arts visuels, aux échanges à long terme d’œuvres avec des institutions étrangères, participe activement aux événements internationaux et promeut l’éducation artistique.
Visitez leur site officiel via : www.ntmofa.gov.tw