Olivier Rhéaume, compositeur de la trame sonore d’Inertia, nous dévoile quelques secrets sur sa création !
Un spectacle d’arts visuels est aussi un spectacle d’art sonore. Avec Inertia, œuvre actuellement présentée dans le dôme jusqu’au 5 avril 2017, nous allons nous attarder sur la composition de la trame audio. Une production signée Olivier Rhéaume (alias Terminal Wolf).
ORIGINES MUSICALES D’INERTIA
Quatre heures avant sa première représentation au Symposium IX 2016 à la SAT, Inertia était encore inachevé. C’est donc dans le rush qu’Olivier a finalisé la trame sonore de quinze minutes. « Étonnamment, j’ai réécouté le track le jour d’après et j’étais plutôt satisfait de ma job. Travailler dans le rush a du bon ! » dit-il avec le sourire.
« Avant j’étais un oiseau de nuit. L’inspiration me venait plus facilement. Aujourd’hui, je fais ça le matin et je suis tout autant productif ». C’était une grande première pour Olivier que de livrer l’une de ses pièces au public. Ce grand tatoué au caractère bien trempé reste malgré tout pudique : « Je ne fais pas écouter mes morceaux d’habitude. Un EP est même prévu », ajoute-t-il un peu gêné. Issu de la scène hardcore/métal/noisy, Olivier a longtemps officié dans un band dont il produisait déjà les morceaux, cette influence musicale se ressentira avec Inertia.
70 PISTES DE SON AU TOTAL
Initialement prévu comme une trame sonore plus ambiant, Olivier aura raison d’Inertia. « J’ai réussi à imposer mon style. Quelque chose de plus hardcore avec beaucoup de changements de rythme. » Pour cet exercice, ce sont les images qui ont été crées en fonction de la musique. Une chance de plus pour lui de laisser libre cours à son imagination. « J’ai eu beaucoup moins de contraintes que si j’avais été influencé par les mouvements de caméra », explique-t-il. Inertia a un côté très abrasif avec beaucoup de masses qui s’entrechoquent et des textures abstraites en terme de visuel.
Extrait de la trame sonore d’Inertia
« C’est un travail de longue haleine », ajoute-t-il après une semaine de studio et de création. Comme avec son band, Olivier aime capter des sons tous aussi étranges les uns que les autres. « J’aime beaucoup enregistrer des samples de ma voix et la triturer après. Même une fois, le micro est tombé et j’en ai gardé le son. Je trouvais ça l’fun ! » ironise-t-il. Des sons minimes, discrets, non perceptibles à l’oreille, mais qui font de la trame sonore d’Inertia quelque chose de vraiment sombre voire apocalyptique par moment.
CHAOTIQUE NON ACADÉMIQUE
« Avec Guillaume (alias Desaxismundi, créateur des visuels du spectacle), nos influences musicales ont souvent été les mêmes. En deuxième partie d’Inertia le style est plus Breakcore. On a tous les deux tripé la-dessus et j’ai souvent tendance à retourner vers des textures comme celles-ci même si j’en écoute moins aujourd’hui. » Cette création n’a pas de début ni de fin. Olivier crée perpétuellement et continuellement. Les sons, les samples de voix, de drones, les bruits de micro, tout s’entrechoque et forme, à un moment, quelque chose de cohérent et de chaotique à la fois : « Tout le but est là. Je ne suis pas académique. J’aime casser les codes. Le narratif : c’est non ! », ajoute-t-il en rigolant.
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Article par Yohann Goyat
Photos par Sébastien Roy